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Ces dernières années le marché du travail a beaucoup évolué. Les différentes réformes du travail, l’apparition de nouvelles technologies ainsi que l’ouverture de la croissance externe aux petites entreprises sont autant de facteurs qui bouleversent le monde du travail. Voici un tour d’horizon de l’état du marché du travail en France en 2018
L’impact des différentes lois sur le travail
Les deux réformes ayant eu le plus d’impact sur le travail ces dernières années sont : la loi travail lancée par Myriam El Khomri en 2016 et la réforme du code du travail mis en place par Emmanuel Macron dès le début de son quinquennat.
La loi travail adoptée en juillet 2016 et soutenue par la Ministre du Travail de l’époque, Myriam El Khomri a eu plusieurs répercussions sur les salariés et sur les chefs d’entreprise. Depuis 2016, le bien fondé d’un licenciement économique n’est plus laissé à l’appréciation d’un juge mais est clairement établi dans le code du travail. En cas de diminution du chiffre d’affaire de l’entreprise, le patron peut décider d’effectuer des licenciements économiques au sein de sa société. Bien qu’il reste impossible de diminuer les revenus mensuels d’un employé, en cas d’accord majoritaire avec les syndicats, le chef d’entreprise a la possibilité de négocier certains avantages sociaux ou de modifier la durée de travail de ses employés. Pour les entreprises de plus de 50 employés, la modulation du temps de travail peut désormais être échelonnée sur 3 ans avec une durée de travail maximale de 46 heures par semaine.
Emmanuel Macron veut encore aller plus loin que Myriam El Khomri en réformant en profondeur le code du travail. En effet, le président de la république souhaite offrir plus de souplesse aux entreprises pour augmenter leur compétitivité tout en améliorant les conditions de travail des employés. Par exemple, il souhaite que les modalités des CDD (durée, renouvellement, délai de carence, …) soient déterminées par la branche et non par l’Etat. Le président voudrait fusionner les différentes instances représentant les salariés pour n’en former qu’une seule : le comité social et économique. La réforme du travail prévoit, entre autres, de favoriser le télétravail, de plafonner les indemnités qu’un salarié peut demander au conseil de prud’hommes et de revoir entièrement les modalités du compte de pénibilité.
Les contrats de travail en France
En France, un contrat de travail doit être établi par écrit et comporter une certaine quantité de mentions légales. Un CDD doit être transmis à l’employé dans les deux jours suivant l’embauche. Certaines situations particulières peuvent donner lieu à une rupture prématurée d’un CDD : un accord des deux parties, un cas de force majeure, une faute grave de la part de l’employé ou du patron ainsi que la signature d’un CDI par le salarié.
Un CDI peut être interrompu à tout moment à l’initiative de l’employeur, du salarié ou des deux parties. Le chef d’entreprise peut mettre fin à un CDI en raison d’un licenciement économique, d’un licenciement pour raisons personnelles, d’un départ à la retraite d’office ou encore en cas de force majeure. Le salarié, quant à lui, peut rompre un CDI en remettant simplement une lettre de démission à son employeur.
Dans le cadre d’une rupture conventionnelle d’un CDI, les deux parties doivent mettre fin au contrat de travail d’un commun accord. Cette procédure présente des avantages pour le salarié car elle lui donne droit à des indemnités de licenciement et il peut aussi bénéficier des allocations de chômage. Pour le chef d’entreprise, les démarches prévues pour une rupture conventionnelle de contrat sont bien moins lourdes que celles prévues dans le cas d’un licenciement classique. De nombreuses raisons peuvent être à l’origine d’une rupture conventionnelle d’un CDI.
L’état du chômage en France
Selon l’INSEE, en juillet 2018, le chômage en France représentait 9,1 % de la population active. Ainsi, au second trimestre 2018 le nombre de personnes inscrites à Pôle Emploi se montait à 6 238 900, soit une diminution de 0,1 % en comparaison avec le premier trimestre 2018.
Les chiffres publiés par le service d’études et de statistiques du ministère du travail (la DARES) ont montré que les moins de 25 ans sont les plus touchés par ce phénomène. Le taux de chômage atteint 20,8 % au sein de cette tranche d’âge. Chez les 25-49 ans le nombre de demandeurs d’emploi a diminué de 0,3 % par rapport au trimestre précédent.
Le nombre de chômeurs reste relativement stable chez les hommes alors que l’on constate une légère augmentation de ce chiffre chez les femmes. Le principal motif d’inscription au chômage est la fin d’un contrat à durée déterminée. Dans les derniers chiffres, on note une légère augmentation de l’inscription au chômage pour cause de première entrée sur le marché du travail.
Il existe cinq catégories de demandeurs d’emploi : A, B, C, D et E. Le nombre de chômeurs faisant partie des catégories B (ayant une activité réduite de moins de 78 heures par mois), D (sans emploi mais non disponible) et E (ayant un emploi) est en légère diminution. On note cependant une augmentation des demandeurs d’emploi entrant dans les catégories A (sans aucun activité) et C (ayant une activité réduite de plus de 78 heures par mois). Les chiffres donnés par la DARES en juillet 2018 montrent une élévation du nombre de chômeurs inscrits depuis plus d’un an au Pôle Emploi.
La place du numérique dans le monde du travail
Au fil des années, l’informatique et le numérique ont su trouver leur place dans notre quotidien. Les dernières révolutions technologiques comme l’apparition des réseaux sociaux par exemple ont impacté toutes les tranches d’âge de la population ainsi que tous les métiers. Le numérique aide les sociétés à être plus compétitives et à augmenter leur productivité.
Les avancées technologiques ont transformé en profondeur les méthodes de travail sans toutefois engendrer d’importantes suppressions d’emplois. Le numérique aide les entreprises à améliorer leur rendement ce qui contribue à augmenter leur chiffre d’affaire et donc à favoriser la création de nouveaux emplois. Grâce à la technologie, les employés peuvent effectuer des tâches plus complexes de manière efficace.
Le numérique a favorisé le développement de nouveaux secteurs d’activités comme la création de logiciels et d’applications utiles à l’industrie. Par exemple, grâce aux nouvelles technologies, la gestion des stocks et la comptabilité ont été grandement facilitées.
L’informatique et le numérique sont indispensables à tous les métiers industriels. Ils contribuent à baisser le coût de fabrication des produits et à automatiser certains gestes pour rendre les entreprises toujours plus compétitives.
Les nouvelles technologies de l’information simplifient grandement les méthodes de travail ce qui favorise la création d’entreprises indépendantes. L’internet à haut débit ainsi que les ordinateurs et téléphones portables permettent à de plus en plus de travailleurs d’exercer leur métier n’importe quand et n’importe où. Par exemple, le numérique a grandement contribué à la mise en place du télétravail (exercer son travail en dehors des locaux de l’entreprise).
En ce qui concerne les emplois de demain, la demande de travailleurs qualifiés dans le domaine du numérique se fera de plus en plus forte. Dès aujourd’hui, l’apprentissage des nouvelles technologies comme les réseaux sociaux par exemple s’avère très utile lors de la recherche d’un emploi.
La croissance externe en entreprise
La croissance externe est l’action de développer son entreprise en en rachetant une autre. Jusque là réservée aux grandes entreprises, cette technique de développement concerne aujourd’hui les PME, les TPE et même les auto-entreprises. C’est une façon rapide pour les chefs d’entreprise de se diversifier, d’être plus présents sur le territoire français ou de compléter leur domaine d’activité. Ce mode de croissance économique a des impacts très forts sur les deux sociétés au moment du rachat mais aussi bien après.
Avant d’opter pour la croissance externe, il est important de prendre en comptes certains éléments. En effet, le rachat d’une entreprise coûte, en général, très cher. L’entreprise mère devrait donc jouir d’une très bonne santé économique pour pouvoir supporter les coûts engendrés par une croissance externe. Le montage financier peut s’avérer plus complexe que prévu et nécessiter les conseils ainsi que l’accompagnement d’un professionnel. La réorganisation de tout le personnel dans les deux entreprises doit aussi être prise en considération. Il faut s’assurer que l’entreprise a la capacité d’absorber les actifs d’une nouvelle société. Une bonne préparation est ainsi indispensable pour maximiser les chances de réussir une croissance externe.
Aujourd’hui, la croissance externes évolue pour être utilisée même par les plus petites entreprises (consultants, freelance, auto-entrepreneurs). Elle leur permet d’affirmer leur position sur le marché en rachetant un concurrent par exemple. Les chefs des petites entreprises peuvent utiliser la croissance externe pour devenir maître de leur approvisionnement en rachetant leur fournisseur. Cette technique de développement donne la possibilité aux travailleurs indépendants de diversifier très rapidement leur secteur d’activité.
Les chefs des petites entreprises peuvent donc se servir de la croissance externe pour se développer. Avant de franchir le pas, il est cependant nécessaire de bien définir ses motivations et de s’assurer de la solidité de la société mère.
L’accroissement de l’utilisation des ressources externes par les entreprises
Au fil des avancées technologiques dans le monde du travail, de nouvelles fonctions ont vu le jour comme le métier de consultant, de freelancer ou encore le statut d’auto-entrepreneur. Appelée « la gig economy », cette méthode de travail consiste à effectuer des tâches ponctuelles pour plusieurs entreprises. A l’instar de Uber, Deliveroo ou encore Just Eat, de plus en plus d’employeurs font appel à des travailleurs indépendants plutôt que d’avoir recours à des salariés.
Faire appel à des ressources externes présente des avantages pour l’entreprise. Cela permet à l’employeur d’acquérir rapidement des compétences manquantes pour réaliser un projet tout en évitant de lourdes démarches administratives. Il peut ainsi combler un besoin ponctuel, sans contrainte d’engagement, grâce à un travailleur indépendant qualifié.
Les grands groupes, eux aussi, ont recours aux ressources externes. Ils font souvent appel à des consultants en digital ou à des experts SEO pour augmenter leur compétitivité. La demande de travailleurs indépendants se fait de plus en plus forte car elle représente souvent une réduction des coûts pour les employeurs. La « gig economy » tend donc à se généraliser.
Cependant, ce mode de fonctionnement est souvent synonyme de précarité pour certains travailleurs indépendants. La rémunération horaire est très variable et peut, dans certains cas, s’avérer plus faible que celle d’un employé. Les conditions de travail sont plus fragiles car, par exemple, en tant que travailleur indépendant, les congés maladies et la complémentaire de santé ne sont pas pris en charge par l’employeur. De plus, en ce qui concerne le travail dématérialisé, la couverture des accidents de travail reste toujours assez floue.
La généralisation de l’utilisation de ressources externes par les entreprises permet aux employeurs de réduire toujours plus les coûts et d’augmenter leur compétitivité. Cependant, dans les années à venir, cette méthode de travail peut en arriver à menacer les emplois des salariés conventionnels.